mardi 27 décembre 2011

L'Assommoir - Chronologie

La progression de l'Assommoir est relativement linéaire. Par contre, l’arbre généalogique des Rougon-Macquart dit que Nana est née en 1852. Hors, d’après le livre, je dirai qu’elle est née en 1851. Car le jour des émeutes du 2 décembre, après la naissance de Nana, Goujet sauve Coupeau de la répression. Il doit s’agit des émeutes qui ont suivi le coup d’Etat de Napoléon III en 1851. Je ne sais pas si il y a eu beaucoup d’émeute le 2 décembre 1852, le jour où il s’est auto-proclamé Empereur. J’ai également une différence avec l’arbre généalogique concernant l’année de la mort de Gervaise. Retrouvez mon résumé ici et mon avis ici.

mardi 13 décembre 2011

L'Assommoir - Résumé

Le roman commence alors que Gervaise Macquart et Auguste Lantier vienne d’arriver de Plassans à Paris. Enfin, ils ne viennent pas juste d’arriver : ils ont eu le temps de manger leur économies et maintenant ils n’ont plus rien. C’est la nuit, Gervaise est seule dans un hôtel miteux avec ses deux enfants qui dorment. Elle attend Lantier, qui est resté faire la fête. En réalité, il va la tromper avec une autre femme. Il rentrera seulement au petit matin, pour faire sa valise et partir définitivement. Gervaise apprendra son départ alors qu’elle est au lavoir. Il s’ensuivra la fameuse scène de la bataille du lavoir, où Gervaise se bat avec une femme, jusqu’au sang. « Les forces décuplées, elle [Gervaise] saisit Virginie par la taille, la plia, lui colla la figure contre les dalles, les reins en l’air ; et, malgré les secousses, elle lui releva les jupes, largement. […] Puis le battoir levé, elle se mit à battre… A chaque tape, une bande rouge marbrait sa peau blanche. » (Chapitre 1).

Lantier parti, Gervaise va très vite se marier avec Coupeau, un ouvrier qui monte des toitures en zinc sur les nouveaux bâtiments. Coupeau veut présenter Gervaise à sa sœur et à son beau-frère : Les Lorilleux. L’accueil est plus que froid. Les Lorilleux vont s’avérer être des gens radins, très égocentriques, très moqueurs, peu sympathiques en particulier avec Gervaise.

Le ménage vit relativement heureux, dans un premier temps. Ils arrivent même à épargner un peu d’argent. Il donne naissance à une fille : Nana. Mais un jour, tout bascule. Coupeau, qui travaillait sur un chantier, tombe du toit. S’ensuit une convalescence de six mois pendant laquelle ils vont être obligés de dépenser l’argent qu’ils ont économisé. Au bout des six mois, Coupeau pourrait retravailler, mais il n’arrive pas. Il a trop de rancœur contre « les bourgeois » qui laissent les pauvres ouvriers prendre des risques sur les chantiers. « Eux pas bêtes, les bourgeois ! ils vous envoyaient à la mort, bien trop poltrons pour se risquer sur une échelle ». (Chapitre 4). Malgré le manque d’argent, Gervaise se décide à ouvrir sa propre blanchisserie, en empruntant à leur ancien voisin.

Les années passent, relativement heureuses. La boutique de Gervaise marche bien. Elle est reconnue comme faisant du bon travail par le quartier. Elle emploie plusieurs ouvrières. Par contre, Coupeau buvant beaucoup, le ménage n’arrive pas à faire des économies ni même à rembourser leur emprunt.

Puis, Lantier l’ex de Gervaise va refaire son apparition dans le quartier. C’est un homme courtois et plaisant, en particulier vis-à-vis des femmes. Il est très bien accepté par tout le monde. Coupeau et Lantier vont finir par devenir amis. Un jour, Lantier va dire qu’il cherche un logement dans le quartier et Coupeau va lui proposer de prendre une chambre dans leur maison. A la base, c’est pour que Lantier puisse voir plus souvent son fils cadet, Etienne. Mais celui-ci ne tarde pas à quitter la maison et Lantier reste. Coupeau est maintenant très alcoolique. Il est imbibé d’alcool du matin au soir et ne décuve jamais. Lantier en profite pour re-coucher avec Gervaise.

Gervaise a beaucoup de mal à subvenir aux besoins de Lantier et de Coupeau. Car Lantier ne paye rien, même pas un loyer. La qualité de sa blanchisserie de dégrade. Elle va finir par perdre ses clients un à un. Ne pouvant plus payer les loyers de la boutique, le ménage va déménager avec Nana dans une chambre miteuse, au sixième étage. Leur dernière belle journée est la communion de Nana. Mais après, ils vont petit à petit sombrer dans une profonde déchéance. Coupeau va faire des cures à Sainte-Anne. Gervaise elle-même commence à boire.

Les conditions de vie de Coupeau et Gervaise se dégradent et ils sombrent peu à peu dans la misère. Ils vendent leur meubles, ne peuvent plus se chauffer l’hiver et ne mangent pas à tous les repas. Gervaise va essayer de demander de l’argent aux Lorilleux. Elle sera bien reçue. « Ah ! pour le coup, les Lorilleux ne la retinrent pas ! Bon voyage, du diable s’ils lui ouvraient encore ! Ils avaient assez vu sa figure, ils ne voulaient pas chez eux de la misère des autres, quand cette misère était méritée ». Gervaise va même aller jusqu’à tenter de se prostituer, mais personne ne voudra d’elle.

Puis, Coupeau va mourir lors d’un de ses séjours à Sainte-Anne. Gervaise sera finalement expropriée et mourra sous un escalier. On ne la trouvera que deux jours plus tard.

Vous trouverez mon avis ici.

dimanche 13 novembre 2011

Son Excellence Eugène Rougon - Avis

J’ai un avis mitigé sur ce livre. Mais pour commencer, voyons ce que j’ai aimé.

Il a les allusions aux évènements politiques réels qui se sont déroulés pendant cette période. Zola parle ainsi du baptême du prince impérial (14 juin 1856) avec énormément de détails : il précise que toutes les familles d’enfant nés le même jours que le prince avaient cinquante mille francs, que des médailles avaient été tirées pour commémorer l’évènement, etc… Il décrit aussi le chemin du cortège entre les Tuileries et Notre-Dame. Par contre, je n’ai pas réussi à savoir ce qu’était l’île Saint-Philippe dont Zola parle au début du chapitre 4. (Peut-être, l’île de la Cité ?)

Zola nous parle aussi des élections législatives de 1857, où tous les élus sont des candidats officiels de l’Empire, sauf les cinq députés républicains élus à Paris. « Paris n’en a pas moins nommé cinq députés de l’opposition… C’est le réveil. » (chapitre 6)

Les invitations à Compiègne sont aussi rigoureusement exactes. Des personnalités étaient invitées à séjourner quelques jours en automne au château de Compiègne en compagnie de l’Empereur et de l’Impératrice, avec organisation de chasses en forêt et grands repas.

Et évidemment, il y a l’authentique attentat manqué contre l’Empereur du 14 janvier 1858. Zola choisi de faire de l’attentat, l’évènement qui va permettre à Eugène Rougon de revenir sur le devant de la scène politique, en l’incluant dans le roman. « Le lendemain soir, trois bombes éclataient sous la voiture de l’empereur, devant l’Opéra. Une épouvantable panique s’emparait de la foule entassée dans la rue Le Peletier. Plus de cinquante personnes étaient frappées. ». (chapitre 8). Cet attentat a été commis par un révolutionnaire italien et Zola fait effectivement à des italiens. « Ils parlaient dans un jargon à eux, que je ne comprenais pas d’abord. Mais, à certains mots, j’ai reconnu de l’italien. Tu sais, j’ai voyagé en Italie, pour les pâtes. Alors, je me suis appliqué, et j’ai compris, mon bon… Ce sont des messieurs qui sont venus à Paris pour assassiner l’empereur. Voilà ! » (chapitre 8).

Et puis comment ne pas apprécier le passage sur l’escapade d’Eugène Rougon à Niort, pour le premier coup de pioche d’une nouvelle voie ferrée. Un ami d’Eugène Rougon possède des hauts-fourneaux dans la région aimerait bien que la nouvelle ligne passa à proximité. Le projet a longuement été gelé lorsque Eugène Rougon n’était plus au pouvoir. Mais dès qu’il est revenu, curieusement, le décret pour la nouvelle voie ferrée était signé. A la base, il s’agit d’un abus de pouvoir scandaleux ! Mais dans le discours d’inauguration, les orateurs s’enflamment comme s’il s’agissait du plus grand projet national : « Il conta ses longs efforts, les études, les démarches qu’il avait dû faire pendant près de quatre ans, pour doter le pays d’une nouvelle voie ferrée. Maintenant, toutes les prospérités allaient pleuvoir sur le département ; les champs seraient fertilisés, les usines doubleraient leur fabrication, la vie commerciale pénétrerait jusque dans les plus humbles villages ; et il semblait, à l’entendre, que les Deux-Sèvres devenaient, sous ses mains élargies, une contrée de cocagne, avec des ruisseaux de lait et des bosquets enchantés, où des tables chargées de bonnes choses attendaient les passants. » Et sur la longueur des discours politiques : « - Messieurs, un dernier mot, dit-il après s’être essuyé les lèvres avec son mouchoir. Le dernier mot dura un quart d’heure. » On a les mêmes à notre époque !

J’ai bien aimé aussi la rivalité, présente dans tout le roman, entre Eugène Rougon et le comte de Marsy. Les deux personnes sont des adversaires politiques qui ne se font aucun cadeau. Mais pour autant, chacun respecte l’autre : « Marsy fait ses affaires, parbleu ! comme vous voulez faire les vôtres… » chapitre (2). « Marsy a très-bien conduit les élections. Vous avez tort de blâmer ses circulaires. La dernière surtout était d’une jolie force… » (chapitre 6). « Il [le compte de Marsy] retint un instant Rougon, se montra d’une politesse exquise. Toujours en lutte, opposés par leurs tempéraments, ces deux hommes forts se saluaient à l’issue de chacun de leurs duels, en adversaires d’égale science, se promettant d’éternelles revanches. Rougon avait blessé Marsy, Marsy venait de blesser Rougon, cela continuerait ainsi jusqu’à ce que l’un des deux restât sur le carreau. » (chapitre 13)

Donc, après tout ça, pourquoi ai-je un avis mitigé sur ce livre ? Je trouve que l’histoire n’est pas très crédible. Clorinde aime Eugène Rougon, mais veux être sa femme et pas sa maîtresse. Eugène Rougon aime Clorinde, mais n’en veux pas se marier avec elle mais seulement être son amant. Du coup, Eugène Rougon, comme pour lutter contre une tentation arrange un mariage entre elle et son meilleur ami. Ensuite, Clorinde couche avec tout le monde sauf avec Eugène Rougon. Elle couche même avec l’Empereur et c’est cela qui va lui permettre de se venger d’Eugène. L’Empereur aurait donc accepté la démission d’Eugène uniquement à cause de Clorinde…

Un deuxième point que je n’ai pas trouvé très crédible est le fait que l’Empereur semble être un idiot, complètement dépassé par les évènements. « L’empereur était arrivé près d’eux. Il resta là une minute, morne et hésitant. » « L’œil de l’empereur s’éteignit. Il continuait à hocher la tête. Puis, sourdement, d’une voix à peine distincte, il répéta : - Nous verrons… nous en causerons… » « Pendant qu’il parlait, l’empereur levait sur lui [Eugène Rougon] ses yeux mornes, où une lueur s’allumait. Il ne disait rien, il hochait la tête par moments. Puis, quand l’autre se tut : - Sans doute… on pourrait voir … » (chapitre 6). « L’empereur s’était remis à jouer avec le couteau à papier. » (chapitre 11). J’ai du mal à croire que l’homme qui a réussi à se faire élire Président de la République en 1848, qui a réussi un coup d’Etat, et qui en tout a dirigé la France pendant 22 ans ait aussi peu de conversation. Certes, Zola n’était pas bonapartiste.

Retrouvez mon résumé ici. Et donnez-moi votre avis dans les commentaires.

vendredi 11 novembre 2011

Son Excellence Eugène Rougon - Chronologie

Voici la chronologie de Son Excellence Eugène Rougon. La progression du temps dans le roman est continue, mis à part à deux endroits : après le mariage de Rougon (saut de plusieurs mois) et juste avant la conclusion du roman (saut de trois ans).

Retrouvez mon résumé ici et mon avis ici.

mardi 8 novembre 2011

Son Excellence Eugène Rougon - Résumé

Son Excellence Eugène Rougon est un roman centré sur l’aîné de la famille Rougon : Eugène. Personnage mystérieux, dont il est déjà fait allusion dans La Fortune des Rougon et La Conquête de Plassans. Il habite à Paris, il semble très proche de l’Empereur et il tire les ficelles de la vie politique locale de Plassans.

Nous apprenons assez rapidement qu’Eugène Rougon est le président du Conseil d’Etat. Il s’agit d’un organe dont les membres sont nommés directement par l’Empereur et dont le rôle est de préparer les lois. Le livre s’ouvre sur le jour au Eugène Rougon se retire de la vie politique. Il quitte son poste, officiellement pour des raisons de santé, mais en réalité il est désavoué par l’Empereur.

Nous faisons ensuite connaissance avec sa « bande ». Il s’agit d’ « amis », qu’Eugène affectionne, mais qui donnent l’impression de n’être là que pour profiter de son pouvoir. Ensuite, Zola présente ensuite le personnage de Clorinde Balbi. Il s’agit d’une belle italienne dont Eugène ferait bien sa maîtresse. Clorinde est également attiré par Eugène, mais plutôt dans l’optique de se marier avec lui. Eugène va donc lutter contre cette attirance en organisant le mariage de Clorinde avec un très bon ami à lui. Eugène va également se marier de son côté. Clorinde jurera de se venger d’Eugène.

Puis, alors que Rougon songeait à partir faire de la politique dans le département des Landes, l’Empereur lui fait signe de rester à Paris. Peu de temps après, à la suite d’un attentat manqué contre l’Empereur et d’un changement de gouvernement, il est nommé ministre de l’Intérieur. Il remonte donc sur le devant de la scène et en fait bénéficier de nouveau sa « bande ». Mais assez rapidement, Eugène est isolé en tant que ministre. Un jour, il envoie sa démission à l’Empereur avec l’espoir qu’elle sera refusée et que cela le renforcera. Mais Clorinde, devenue la maîtresse de l’Empereur va le convaincre de laisser partir Eugène. Elle tient sa vengeance.

La fin de roman se situe trois années plus tard, avec Eugène Rougon qui réussit une nouvelle fois à rebondir. Il est de nouveau nommé ministre. La conclusion du roman sera cette dernière phrase de Clorinde Balbi : « Vous êtes tout de même d’une jolie force, vous. »

Retrouvez mon avis ici.

dimanche 6 novembre 2011

La Faute de l'abbé Mouret - Avis

La Faute de l’abbé Mouret (voir mon résumé ici) est découpé en trois livres. Chaque livre étant, comme le tome précédent, découpé en beaucoup de petits chapitres courts. Ainsi, le livre est très agréable à livre. Les livres 1 et 3 décrivent la vie à l’église. On parle de l’abbé Mouret. Par contre, le livre 2 est celui de la Faute, et là il s’agit de Serge Mouret.

Au premier chapitre, on a une profusion de détails sur la préparation de la messe. Je ne suis pas un spécialiste du sujet, mais il s’agit vraiment d’un passage très complet : « La Teuse, par-dessus la chasuble, étala l’étole, le manipule, le cordon, l’aube et l’amict. Mais elle continuait à bavarder, tout en s’appliquant à mettre le manipule en croix sur l’étole, et à disposer le cordon en guirlande, de façon à tracer l’initiale révérée du saint nom de Marie. ». Comme pour les fruits et légumes dans Le Ventre de Paris, Zola est toujours très précis !

Au chapitre 5, nous faisons aussi connaissance avec Frère Archangias, un religieux « dur » aux idées très arrêtées. Il a une vision très particulière des gens du village des Artaud. Il dit en parlant d’eux : « Laissez donc ! monsieur le curé, de la graine de damnés, ces crapauds-là ! On devrait leur casser les reins, pour les rendre agréables à Dieu. Ils poussent dans l’irréligion, comme leurs pères. Il y a quinze ans que je suis ici, et je n’ai pas encore pu faire un chrétien. […] ceux-là sont au diable. »

Au chapitre 8, Serge Mouret rencontre pour la première fois Albine et son oncle, un vieil athée. La discussion est enflammée et porte sur l’existence de Dieu. Puis Albine surgit de son grand domaine, le Paradou. Albine est une jeune fille fraîche, sensuelle et plutôt sauvage : « Elle avait une jupe orange, avec un grand fichu rouge attaché derrière la taille, ce qui lui donnait un air de bohémienne endimanchée. Et elle continuait à rire, la tête renversée, la gorge toute gonflée de gaieté, heureuse de ses fleurs, des fleurs sauvages tressées dans ses cheveux blonds, nouées à son cou, à son corsage, à ses bras minces, nus et dorés. » Ce passage annonce déjà que c’est avec Albine que Serge va commettre sa faute.

Le soir venu, Albine va aller rôder près de l’église pour revoir Serge. Frère Archangias, qui l’apercevra, aura des mots très durs envers elle : « Que le diable te prenne, fille de bandit ! Je te traînerai par les cheveux autour de l’église, si je t’attrape à venir jeter ici tes maléfices ! »

Le livre 2, est à mon avis, comme un vie en accéléré. Pendant sa convalescence Serge va « renaître ». Au début, il est comme un bébé, il reste au lit. Puis il va apprendre à se tenir debout, à marcher jusqu’à la fenêtre de sa chambre. Ensuite, avec Albine, il vont aller se promener dans le parterre de rosiers, dans le verger, dans les prairies, puis dans tout le Paradou. C’est comme l’enfance. Puis le temps des baisers va venir, avec les jalousies passagères. C’est comme l’adolescence. Puis, c’est la fin de l’adolescence, le début de l’âge adulte, avec la Faute. D’ailleurs cette « renaissance » et ce parcours rapide d’une vie de la naissance au passage à l’âge adulte lui permettent de guérir.

Le livre troisième s’ouvre sur l’abbé Mouret dans son église. Sa vie de prête a repris comme avant. Au chapitre 5, Frère Archangias et l’oncle d’Albine vont se croiser dans les rues du village. Il va s’ensuivre une scène très violente où l’abbé Mouret aura du mal à choisir son camp. « Ah ! le damné ! bégaya le Frère, cloué sur place, en arrêt. Le diable lui jette toute la braise de l’enfer sous les pieds.[…] Ah ! c’est toi, calotin ! J’aurais dû te flairer à l’odeur de ton cuir… Nous avons un compte à régler ensemble. »

Par la suite, Albine va essayer de revenir pour prendre Serge et l’amener avec lui. Un jour, Serge ira la retrouver dans le Paradou, mais l’envie n’y est pas. Il appartient maintenant totalement à Dieu. Albine comprend qu’elle ne parviendra plus jamais à revoir Serge et elle va donc se suicider. J’ai quand même un doute sur la méthode de suicide : prendre des tonnes de pétales de fleurs et les mettre dans sa chambre, calfeutrer la chambre et s’asphyxier avec les vapeurs des pétales…

La scène de l’enterrement d’Albine est assez violente aussi, car l’oncle arrive au milieu du cimetière et coupe brutalement l’oreille du Frère Archangias ! « il tira tranquillement un couteau de sa poche, l’ouvrit, et abattit, d’un seul coup, l’oreille droite du Frère. » Horrible !

J’ai bien aimé ce livre, bien que je ne pensais pas réussir à aller jusqu’au bout.

jeudi 3 novembre 2011

La Faute de l'abbé Mouret - Chronologie

Le livre premier de La Faute de l'abbé Mouret se déroule sur une seule journée. Le livre deuxième dure plus longtemps : Serge et Albine prenne quelques semaines pour faire connaissance. Le livre troisième se déroule sur une période de quelques jours.

Retrouvez mon résumé ici et mon avis ici.

mardi 1 novembre 2011

La Faute de l'abbé Mouret - Résumé

Après La Conquête de Plassans, qui nous a présenté la famille Mouret, nous retrouvons maintenant Serge Mouret, le fils cadet, dont nous savons déjà qu’il s’est fait prêtre. On retrouve aussi, avec plaisir, la sœur de Serge, Désirée, qui vit près de lui. Au début du roman, il exerce au village des Artaud, un village proche de Plassans en compagnie de la Teuse et de Frère Archangias. Il est sorti récemment du séminaire, et il découvre la vie « réelle ». Les Artaud est un village où les gens ne sont pas très pratiquants. Ils vont rarement à la messe. Au début du roman, une jeune fille, est déjà enceinte de son amant, et c’est une pratique courante aux Artaud. L’abbé Mouret va inciter les deux jeunes adultes à se marier. Puis, il ira, avec son oncle médecin, rendre visite à un vieillard qui vit seul avec sa nièce Albine, dans un grand domaine. A la fin de la première partie, l’abbé Mouret tombe malade.

La seconde partie raconte la convalescence de l’abbé Mouret, qui est devenu amnésique, et qui a donc oublié qu’il était prêtre. Elle a lieu dans le grand domaine qu’il a visité au livre premier et c’est Albine qui va s’occuper de le soigner. Elle a seize ans alors que l’abbé Mouret en a vingt-cinq. C’est évidemment dans ce large domaine, une sorte de jardin d’Eden, que va avoir lieu la Faute. Les futurs amants vont peu à peu apprendre à se connaître. A la fin du livre 2, l’abbé Mouret retrouve la mémoire, puis Frère Archangias le ramène dans l’église du village.

La troisième partie raconte comment l’abbé Mouret redevient prêtre et comme il réagit après la Faute. Il est étroitement surveillé par Frère Archangias. Albine va revenir dans l’église et essayer de convaincre l’abbé Mouret de fuir et de recommencer une nouvelle vie, ailleurs, avec elle. Mais l’abbé Mouret refusera. Un jour, il retournera quand même au domaine d’Albine, mais il lui manque l’envie/le courage/la motivation de tout quitter. Il rentre donc définitivement à l’église. Albine se suicide, car elle comprend qu’elle ne pourra jamais le ramener à elle. Le roman se termine sur l’enterrement d’Albine. C’est l’abbé Mouret, lui-même, qui se charge de la cérémonie.

Vous trouverez mon avis ici.

mercredi 26 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Avis

Dans La Fortune des Rougon, on trouve un passage qui annonce La Conquête de Plassans. Zola dit, en parlant de la ville de Plassans : « Les prêtres, très-nombreux, donnent le ton à la politique de l’endroit ; ce sont des mines souterraines, des coups dans l’ombre… » (chapitre 3).

Après la lecture des trois précédents tomes, ce qui frappe ici c’est la petite longueur des chapitres. Ils comportent dix à quinze pages chacun, donc on peut facilement lire le roman petit à petit.

Dès la quatrième page du livre, j’ai compris que je ne m’entendrai jamais avec la cuisinière des Mouret, Rose. Cette vieille femme, toujours de mauvaise humeur, n’hésite pas à crier sur ses employeurs. A contrario, on découvre François, très calme, et on se prend d’affection pour lui. L’histoire est aussi l’histoire de sa chute. Il va peu à peu tout perdre : sa femme, qui deviendra dévote, ses enfants, sa maison qui sera colonisée par l’abbé et sa famille, et à la fin, sa raison…

Le personnage de l’abbé est aussi assez effrayant. Au début, il est simplement très mystérieux, mais rapidement on le découvre très cynique et manipulateur. Un jour, François Mouret lui rend visite et, presque malgré lui, lui raconte beaucoup de choses sur la façon dont fonctionne la société de Plassans. « Ce diable d’homme ! il ne demande rien et on lui dit tout ! » (chapitre 4). L’épisode du chantage qu’il va faire à l’évêque pour être nommé curé à la place de l’abbé Compan est assez révélateur. D’un côté, il menace en privé l’évêque : « pour vous-même, monseigneur, réfléchissez avant de prendre une détermination que vous pourrez regretter plus tard. ». Et de l’autre côté, quand il raconte l’histoire ensuite : « J’ai dû accepter, malgré mon peu de mérite… J’avais d’abord refusé, citant à monseigneur des prêtres plus dignes… » (chapitre 11).

La fin du roman, avec l’incendie de la maison est aussi très bien décrite. On s’y croirait presque, cela donne froid dans le dos... J’ai quand même un doute avec le mythe de la folie qui décuple les facultés physique et intellectuelle. Grâce à sa folie, François Mouret bénéficie d’une force herculéenne, d’une agilité extraordinaire, d’une ouïe beaucoup plus fine et d’une adresse décuplée… (chapitre 22).

Donc, je conseille ce livre ! Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Dites-le moi dans les commentaires !

Vous trouverez mon résumé ici.

dimanche 23 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Chronologie

Voici la chronologie de La Conquête de Plassans. Plusieurs choses la différentie des précédents tomes des Rougon-Macquart. D’abord le récit raconte un période plus longue qu’habituellement : plus de cinq ans. Et puis, il n’y a aucun retour en arrière dans l’histoire. Ensuite, on peut voir que la courbe est en S. Au début du roman le temps s’écoule lentement, car il faut installer les personnages. Au milieu, le temps s’écoule assez vite. Et à la fin, pour le dénouement, le temps ralenti de nouveau.

Vous trouverez mon résumé ici.

mercredi 19 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Résumé

Ce livre, le quatrième tome de la série Les Rougon Macquart, tourne autour de François Mouret et de sa femme Marthe. Il raconte comment l’abbé Faujas, aidé en sous-main par Félicité Rougon, va faire basculer politiquement Plassans dans le camp de l’Empereur.

Au début de l’histoire, Mouret loue une chambre de sa maison à l’abbé Faujas et à sa mère. L’abbé est très discret, Mouret le guette, mais ne l’aperçoit jamais. Il commence par gagner la confiance des Mouret. Puis, le succès de l’Œuvre de la Vierge va lui donner un réel crédit. Il s’agit d’un établissement pour jeunes filles, ouvert dans la journée afin qu’elles ne soient pas livrées à elles-même pendant que leurs parents travaillent.

Marthe, de son côté, commence alors à devenir dévote. Puis, elle va être de plus en plus attirée par l’abbé. Une habitante de Plassans ira même jusqu’à les soupçonner d’avoir une liaison. Les enfants des Mouret vont progressivement quitter la maison : d’abord Octave, puis Serge et enfin Désirée. Puis, peu à peu, Marthe est atteinte d’hallucinations, elle a la phobie d’être battue par son mari. Elle va jusqu’à s’auto mutiler. Et comme tout le monde pense que c’est Mouret qui la bat, c’est lui qui va être envoyé à l’asile.

Enfin, les élections législatives ont lieu. Le candidat officiel, soutenu en sous-main par l’abbé Faujas gagne largement. Le triomphe de l’abbé Faujas est complet, mais Marthe commence réellement à le gêner. Marthe est réellement tombée amoureuse de lui. Voyant qu’il n’acceptera jamais une liaison, elle part sur un coup de tête, rendre visite à François dans la maison d’aliénés.

La fin du roman est assez terrible. Marthe va mourir d’une maladie pulmonaire pendant que François s’échappe et va incendier sa maison. Il mourra dans l’incendie ainsi que l’abbé Faujas.

Vous trouverez mes impressions dans un second post.

vendredi 14 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Avis

Ce qui m’a frappé dans Le Ventre de Paris, ce sont les (nombreuses) descriptions de légumes, de fruits, de viandes. Elles sont même un peu longues parfois. Mais elles peuvent nous donner des indications sur ce que mangeaient les gens à cette époque. Je n’ai pas remarqué énormément de différence avec ce que l’on mange aujourd’hui. Les légumes sont les mêmes « Et le vernis mordoré d’un panier d’oignons, le rouge saignant d’un tas de tomates, l’effacement jaunâtre d’un lot de concombres, le violet sombre d’une grappe d’aubergines […] » (chapitre 1). Chez le boucher (chapitre 1) ainsi qu’au pavillon de la marée, (chapitre 3) on retrouve les mêmes produits que ce que l’on trouve aujourd’hui. Il n’y a que chez le charcutier que quelques plats sont différents : du veau piqué, de la hure aux pistaches… La description du roman que j’ai préféré, celle qui donne presque la nausée en lisant, c’est celle des fromages (chapitre 5). Zola parle mêmes des odeurs, de la chaleur de l’après-midi ainsi que des mouches mortes ! « Alors, commençaient les puanteurs : les mont-d’or, jaune clair, puant une odeur douceâtre ; les troyes, très-épais, meurtris sur les bords, d’âpreté déjà plus forte, ajoutant une fétidité de cave humide ; les camemberts, d’un fumet de gibier trop faisandé […] ».

Une chose qui m’a amusée, c’est l’allusion à La Curée, le roman précédant dans la série. Lisa Macquart parle de son cousin Saccard (un Rougon) qui fait fortune grâce à la spéculation. « J’ai un cousin à Paris… Je ne le vois pas, les deux familles sont brouillées. […] Je l’ai aperçu, l’autre jour, en voiture ; il était tout jaune, il avait l’air joliment sournois. Un homme qui gagne de l’argent n’a pas une mine de cette couleur-là. » (chapitre 2) La rivalité entre les Rougon et les Macquart, qui marque tout les Rougon-Macquart est bien décrite ici.

Il y a aussi un parallèle à faire entre Le Ventre de Paris et La Fortune des Rougon. Il s’agit de la description de Lisa Macquart et les traits de caractères qu’elle tient de son père. Ainsi Zola écrit : « Macquart parlait haut en elle ; elle n’était qu’une Macquart rangée, raisonnable, logique avec ses besoins de bien-être » (chapitre 2). Alors que dans La Fortune des Rougon, on trouve un passage ayant la même signification « Macquart avait mis en elle un besoin de bien-être très arrêté. » (chapitre 4) On est rassuré, il s’agit bien de la même personne !

Parmi les révolutionnaires que côtoie Florent, certains ont des idées, qui, je pense, étaient particulièrement avant-gardiste pour l’époque. En particulier, sur la condition des femmes. « La femme, […] est l’égale de l’homme ; et, à ce titre, elle ne doit pas le gêner dans la vie. Le mariage est une association… Tout par moitié. »

Au chapitre 4, Florent et Claude Lantier partent le dimanche se mettre au vert. Ils vont à la campagne à Nanterre, chez une maraîchère qui a son potager là-bas, et qu’ils croisent régulièrement près des Halles. La description de sa maison et de son potager est très bucolique. « Des haies vives le séparaient d’autres pièces de terre […] Une grande paix venait de cette campagne qu’on ne voyait pas. » A l’époque, Nanterre se situait donc en pleine campagne, et on y allait pour se ressourcer. Et dire que maintenant, c’est là que se situe le quartier d’affaire de la Défense !

Vous trouverez mon résumé ici.

dimanche 9 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Chronologie

Le schéma ci-dessus montre le temps dans le récit au fil des pages. Le premier chapitre se passe sur la même journée. Il est suivi par deux retours en arrière, pour expliquer l’histoire de Florent et Quenu. Florent accepte ensuite un poste d’inspecteur à la marée, il connaît des débuts difficiles. Puis plusieurs mois passent. Dans la deuxième moitié du roman, les actions sont assez rapprochées dans le temps.

Vous trouverez mon résumé ici et mon avis ici.

jeudi 6 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Résumé

Autrefois, l’équivalent du Marché d’Intérêt National de Rungis était situé en plein Paris, dans le quartier des Halles. C’est cette ambiance qui est décrite dans Le Ventre de Paris. Zola y décrit le travail des poissonniers, des bouchers, des charcutiers, des primeurs, des fleuristes. Tout un monde de commençants, qui travaillent dans cette grande fourmilière.

Le roman s’ouvre une nuit, au milieu des voitures de maraîchers qui se rendent à Paris. Florent, un républicain qui a été capturé suite au coup d’Etat et qui a ensuite été envoyé au bagne, s’est échappé et revient. Il va faire retrouver son frère un charcutier des Halles. Il sera même hébergée par lui et par sa femme Lisa Macquart.

Florent, au départ, ne voulais pas travailler. Il n’a pas les mêmes idées politiques que le pouvoir en place et donc il ne veut pas se fatiguer pour l’Empire. « Je me suis juré de ne rien accepter de l’Empire. » (chapitre 2). Ses idées sont diamétralement opposées à celles de Lisa qui pense que tout le monde doit travailler pour gagner son pain. « Et puis, l’empereur, n’est pas un méchant homme, mon cher. » Lisa va donc insister et Florent va finir par accepter, à contrecœur, un poste d’inspecteur à la marée.

Huit mois se passent ainsi. Zola nous décrit les rivalités entre les marchands des Halles, le café où Florent et d’autres républicains se retrouvent le soir, les orphelins des Halles... Peu à peu, les idées républicaines et même révolutionnaires de Florent commence à être connues. Lisa s’inquiète donc pour la réputation de son commerce. Un jour, elle va se demander si elle a le droit, moralement, d’aller fouiller dans sa chambre pour en avoir le cœur net. Un prête lui dira « qu’une âme juste avait le droit, le devoir même d’empêcher le mal, quitte à employer les moyens nécessaires au triomphe du bien. » (chapitre 5). Elle va donc, sans scrupule, aller regarder. Elle va trouver des plans assez détaillées de préparation d’une révolution. Lisa va voir le danger que cela représente pour son commerce : « elle vit ces hommes, […] voler les saucisses et les andouilles de l’étalage. ». Finalement, elle se décide à aller à la préfecture pour dénoncer Florent. Là, elle se rend compte qu’il est en fait connu des service de police depuis son débarquement au Havre. Il était filé, et tout le monde l’avait déjà dénoncé : les commères du quartier, des employés de Lisa… Quelques jours après, Florent sera arrêté par les gendarmes et de nouveau déporté à Cayenne.

Si vous voulez revivre l'ambiance d'un énorme marché alimentaire et suivre une intrigue politique, lisez Le Ventre de Paris. Vous pouvez retrouver mon avis ici.

samedi 24 septembre 2011

La Curée - Avis

L’action de La Curée, se situe à Paris (voir le résumé ici) et s’ouvre sur le Bois de Boulogne. Les aménagement du Bois sous Haussmann ont été terminés en 1856. Or le roman débute en 1862 : le Bois est donc relativement récent, ce qui en fait, sans doute, une promenade du dimanche à la mode pour les parisiens. Au point, qu’il y a déjà des encombrements ! « L’embarras devint tel, qu’il fallu même s’arrêter. » (chapitre 1)

La scène de la mort d’Angèle montre particulièrement bien la personnalité de Saccard. Il va jusqu’à discuter du mariage avec Renée alors qu’Angèle se meurt à côté de lui… « Les yeux d’Angèle disaient qu’elle avait entendu la conversation […], et qu’elle craignait qu’il ne l’étranglât, si elle ne mourait pas assez vite. » (chapitre 2) Saccard est vraiment impitoyable et prêt à beaucoup de choses pour s’enrichir. D’ailleurs, j’ai trouvé que le pseudonyme de Saccard était bien trouvé.

Les manœuvres immobilières de Saccard, les subterfuges qu’il utilise pour se cacher, l’affaire du Crédit Viticole sont très bien décrites, mais j’avoue que je me suis laissé perdre par les multiples détails… Une grande partie des techniques qu’il a utilisée pour s’enrichir vont donc continuer à rester inconnues de moi.

Et puis, comment ne pas parler de la scène de la serre ! Quel érotisme dans cette description. J’ai même été étonné qu’un roman de Zola puisse contenir une telle scène, avec autant de détails précis. Je ne m’y attendais pas ! Pour satisfaire votre curiosité, je vous renvoie à la fin du chapitre 4.

Au chapitre 5, quand Renée et Maxime vont voir une représentation de Phèdre, Renée comprend parfaitement le parallèle entre la pièce et sa propre histoire : Phèdre est, elle aussi, tombée amoureuse de son propre beau-fils. Maxime, lui, semble complètement à côté et enchaîne les réactions puériles « « Quel godiche! » murmurait Maxime ». Il ne se rend pas compte de ce qu’il est en train de vivre avec Renée. Cette scène est révélatrice du décalage de vision entre Maxime et Renée. D’ailleurs, j’ai trouvé qu’il possédait assez peu de volonté et qu’il se contentait de subir sa vie plutôt que de la choisir.

La façon dont Renée est finalement délaissée est décrite d’une façon assez noire par Zola. Elle mourra dans l’indifférence (chapitre 7)

jeudi 22 septembre 2011

La Curée - Chronologie

Sur ce schéma qui corrèle les années dans le récit et l'avancement du roman, on peut voir que la relation entre Renée et Maxime dure relativement peu de temps: six mois. Par ailleurs, dans les chapitres 2 et 3, Zola nous raconte l'histoire de Saccard en nous ramenant douze années en arrière.
Le chapitre 1 et le chapitre 6, sont le récit d'une seule journée.

Vous trouverez mon résumé ici et mon avis ici.

dimanche 18 septembre 2011

La Curée - Résumé

Après La Fortune des Rougon, qui nous a présenté presque tous membres de la famille des Rougon-Macquart, nous retrouvons Aristide Rougon, qui est parti faire fortune à Paris.

Quand il arrive, avec sa femme Angèle, il sait qu’il pourra faire fortune avec la spéculation immobilière. En effet, les travaux d’Haussmann vont commencer à Paris et la ville va devoir racheter des immeubles pour les détruire. Il se fait d’abord discret, sous les conseils de son frère Eugène Rougon. Il ira même jusqu’à changer de nom. Il dira « Saccard, Aristide Saccard!… Avec deux c… Hein! Il y a de l’argent dans ce nom là; on dirait que l’on compte des pièces de cent sous. » (chapitre 2).

L’évènement déclencheur, qui va lui apporter une mise de fonds pour réaliser sa première opération va être le décès de sa femme Angèle et son remariage avec une jeune fille riche, enceinte après un viol : Renée. Il va ensuite s’enrichir en utilisant l’argent de sa femme et les informations que son statut d’employé à la mairie lui permet. Son train de vie va terriblement augmenter, et il ne diminuera pas, même quand les affaires deviendront mauvaises.

Par contre, Renée s’ennuie, malgré sa richesse. A moins de trente ans, elle a déjà tout ce dont elle rêvait. Au début de roman, elle se confie sa tristesse à Maxime, le jeune fils d’Aristide. Et, peu à peu, le désir naissant de Renée pour Maxime se confirme. Depuis l’arrivée de Maxime à Paris quand il avait treize ans, la relation entre Renée et Maxime a toujours été un peu ambiguë. Un jour, ils partent à un bal ensemble. Puis, finalement, ils terminent dans un restaurant où Maxime a l’habitude d’emmener ses maîtresses. C’est là, que Maxime et Renée feront l’amour pour la première fois. A ce moment Maxime dira « Bah ! Ca devait arriver un jour ou l’autre. » (chapitre 4). Cette relation, que Zola qualifie d’incestueuse, durera environ six mois.

Quelques temps après, Aristide va, par intérêt, s’intéresser de nouveau à sa femme. Il va même avoir des soupçons sur le nouvel amant de Renée, mais sans imaginer que ça pourrait être son fils. De même, Maxime s’aperçoit que Renée est moins disponible. Finalement, il est décidé que Maxime va épouser Louise de Mareuil, une jeune et riche héritière, à la santé fragile. Un mariage d’intérêt imaginé par Aristide. Renée se sens délaissée….

Dans le dernier chapitre, Renée va, petit à petit, être abandonnée par tout le monde. Jusqu’à sa servante, qui a toujours été un modèle de fidélité. Le monde s’écroule autour d’elle. Renée se consolait en pensant qu’Aristide et Maxime étaient fâchés. Mais un jour, elle les surprend, réconciliés. Aristide est en train de donner des conseils à son fils sur des investissements. Finalement, Renée meurt d’une méningite à la fin du roman.

En conclusion, un roman agréable, qui mêle amour et affaires. Et qui se passe dans des quartiers célèbres de Paris. Retouvez mon avis ici.

mardi 13 septembre 2011

La Fortune des Rougon - Avis

Sur La Fortune des Rougon (voir le résumé ici), une des premières choses qui m’a interpellée, c’est l’opposition entre les enfants d’Adélaïde Fouque. D’un côté, il y a le fils légitime, celui qu’elle a eu lorsqu’elle était mariée : Pierre Rougon. Et de l’autre, il y a les enfants qu’elle a eu ensuite, quand elle était veuve, sans se remarier : Antoine et Ursule Macquart. Les caractères des trois enfants sont très différents. Chez les Macquart et notamment chez Antoine, on retrouve l’oisiveté, et beaucoup d’autres défauts : « amour du vagabondage, […] tendance à l’ivrognerie, […] emportements de brutes » (chapitre 2). Pierre Rougon, lui, paraît plus posé, plus équilibré. Zola écrit : « En face des deux bâtards, Pierre semblait un étranger, il différait d’eux profondément… ». On pourrait penser (et je l’ai cru au début), que c’est le côté légitime de Pierre qui fait qu’il a moins de vices de son bâtard de demi-frère. Mais si on regarde dans le détail, il n’en est rien. Pierre Rougon a aussi des vices : il est très calculateur, très manipulateur et prêt à tout pour réussir. Et rien n’indique que les défauts des Macquart proviennent de leurs illégitimités. L’opposition entre Pierre Rougon et Antoine Macqart est le fondement de la série Les Rougon-Macquart.

Dans un autre registre, la description de la rencontre entre Miette et Silvère est aussi très touchante. Elle nous renvoie à nos amours d’adolescents. Tous les stratagèmes qu’ils mettent au point pour se voir en cachette de leur parents ! Leur innocence à tous les deux apparaît clairement, et ceci en fait des personnages très attachants.

Dans la scène finale, celle de la mort de Silvère, le cynisme est poussé à son comble car Silvère est enchaîné à un autre malheureux et le gendarme Rengade décide de les emmener tous les deux pour les abattre. De plus, la scène se déroule simultanément avec la scène de fête chez les Rougon. Pierre Rougon a sauvé Plassans, il va être décoré. Zola a très bien rendu la simultanéité des deux scènes. Une scène bien émouvante…

jeudi 8 septembre 2011

La Fortune des Rougon - Chronologie

Ce petit graphique représente l'année dans l'histoire au fur et à mesure de l'avancement du roman. On peut voir que le livre compte beaucoup de retours dans le passé. Il s’ouvre sur Miette et Silvère le dimanche 7 décembre 1851. Puis l’histoire de chaque personnage avant le coup d’Etat est retracée : d’abord Pierre Rougon, puis Antoine Macquart et enfin Ursule Macquart. Zola revient ensuite à Miette et Silvère et laisse passer la nuit du 7 au 8 décembre. Puis, il retourne à l’enfance de Miette et de Silvère. Il enchaîne sur la tuerie de Saint-Roure, le 12 décembre. Il revient ensuite au 8 décembre, mais à travers les personnages de Pierre Rougon et d’Antoine Macquart. Le roman se termine sur la journée du 14 décembre.

Vous trouverez mon résumé ici et mon avis ici.

samedi 3 septembre 2011

La Fortune des Rougon - Résumé

Ce premier roman est le premier de la série les Rougon-Macquart. Il s’agit de l’exposition des personnages principaux de la famille Rougon Macquart, notamment Adélaïde Fouque, l’aïeule, et ses trois enfants.

L’histoire se situe à Plassans, une ville fictive de Provence, pendant les jours ayant suivi le coup d’état de Napoléon III. Des bandes insurrectionnelles de républicains, hostiles au coup d’état, s’étaient formées dans la région et terrorisait les honnêtes bourgeois de Plassans. Pierre Rougon va réussir à profiter du coup d’état et de la répression qui s’en est suivi pour se faire une réputation dans la ville.

Cette histoire purement politique se déroule en parallèle d’une histoire d’amour entre deux jeunes adolescents, Miette et Silvère. Silvère a des convictions républicaines certaines. Au début du roman, il a très envie de suivre les colonnes d’insurgés et il fait ses adieux à Miette. Mais Miette, finalement, l’accompagne. Ils se retrouvent alors, embrigadés malgré eux, dans une affaire qui les dépassent et qui va d’ailleurs provoquer leur mort. La colonne d’insurgés est rattrapée par des soldats. Miette décède pendant la bataille. Silvère est fait prisonnier. Il est ramené à Plassans où il est reconnu par un gendarme a qui il a crevé un œil au début du roman. Celui-ci décide de ce faire justice tout seul «Ce gredin m'a crevé l’œil, […] dit-il en montrant Silvère. Donnez-le-moi...».

Au final, Zola nous fait revivre le moment historique du coup d’Etat du 2 décembre. Il nous transporte dans ce tournant de l’Histoire. Lisez la Fortune des Rougon. Et retrouver mon avis ici.