mercredi 26 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Avis

Dans La Fortune des Rougon, on trouve un passage qui annonce La Conquête de Plassans. Zola dit, en parlant de la ville de Plassans : « Les prêtres, très-nombreux, donnent le ton à la politique de l’endroit ; ce sont des mines souterraines, des coups dans l’ombre… » (chapitre 3).

Après la lecture des trois précédents tomes, ce qui frappe ici c’est la petite longueur des chapitres. Ils comportent dix à quinze pages chacun, donc on peut facilement lire le roman petit à petit.

Dès la quatrième page du livre, j’ai compris que je ne m’entendrai jamais avec la cuisinière des Mouret, Rose. Cette vieille femme, toujours de mauvaise humeur, n’hésite pas à crier sur ses employeurs. A contrario, on découvre François, très calme, et on se prend d’affection pour lui. L’histoire est aussi l’histoire de sa chute. Il va peu à peu tout perdre : sa femme, qui deviendra dévote, ses enfants, sa maison qui sera colonisée par l’abbé et sa famille, et à la fin, sa raison…

Le personnage de l’abbé est aussi assez effrayant. Au début, il est simplement très mystérieux, mais rapidement on le découvre très cynique et manipulateur. Un jour, François Mouret lui rend visite et, presque malgré lui, lui raconte beaucoup de choses sur la façon dont fonctionne la société de Plassans. « Ce diable d’homme ! il ne demande rien et on lui dit tout ! » (chapitre 4). L’épisode du chantage qu’il va faire à l’évêque pour être nommé curé à la place de l’abbé Compan est assez révélateur. D’un côté, il menace en privé l’évêque : « pour vous-même, monseigneur, réfléchissez avant de prendre une détermination que vous pourrez regretter plus tard. ». Et de l’autre côté, quand il raconte l’histoire ensuite : « J’ai dû accepter, malgré mon peu de mérite… J’avais d’abord refusé, citant à monseigneur des prêtres plus dignes… » (chapitre 11).

La fin du roman, avec l’incendie de la maison est aussi très bien décrite. On s’y croirait presque, cela donne froid dans le dos... J’ai quand même un doute avec le mythe de la folie qui décuple les facultés physique et intellectuelle. Grâce à sa folie, François Mouret bénéficie d’une force herculéenne, d’une agilité extraordinaire, d’une ouïe beaucoup plus fine et d’une adresse décuplée… (chapitre 22).

Donc, je conseille ce livre ! Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Dites-le moi dans les commentaires !

Vous trouverez mon résumé ici.

dimanche 23 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Chronologie

Voici la chronologie de La Conquête de Plassans. Plusieurs choses la différentie des précédents tomes des Rougon-Macquart. D’abord le récit raconte un période plus longue qu’habituellement : plus de cinq ans. Et puis, il n’y a aucun retour en arrière dans l’histoire. Ensuite, on peut voir que la courbe est en S. Au début du roman le temps s’écoule lentement, car il faut installer les personnages. Au milieu, le temps s’écoule assez vite. Et à la fin, pour le dénouement, le temps ralenti de nouveau.

Vous trouverez mon résumé ici.

mercredi 19 octobre 2011

La Conquête de Plassans - Résumé

Ce livre, le quatrième tome de la série Les Rougon Macquart, tourne autour de François Mouret et de sa femme Marthe. Il raconte comment l’abbé Faujas, aidé en sous-main par Félicité Rougon, va faire basculer politiquement Plassans dans le camp de l’Empereur.

Au début de l’histoire, Mouret loue une chambre de sa maison à l’abbé Faujas et à sa mère. L’abbé est très discret, Mouret le guette, mais ne l’aperçoit jamais. Il commence par gagner la confiance des Mouret. Puis, le succès de l’Œuvre de la Vierge va lui donner un réel crédit. Il s’agit d’un établissement pour jeunes filles, ouvert dans la journée afin qu’elles ne soient pas livrées à elles-même pendant que leurs parents travaillent.

Marthe, de son côté, commence alors à devenir dévote. Puis, elle va être de plus en plus attirée par l’abbé. Une habitante de Plassans ira même jusqu’à les soupçonner d’avoir une liaison. Les enfants des Mouret vont progressivement quitter la maison : d’abord Octave, puis Serge et enfin Désirée. Puis, peu à peu, Marthe est atteinte d’hallucinations, elle a la phobie d’être battue par son mari. Elle va jusqu’à s’auto mutiler. Et comme tout le monde pense que c’est Mouret qui la bat, c’est lui qui va être envoyé à l’asile.

Enfin, les élections législatives ont lieu. Le candidat officiel, soutenu en sous-main par l’abbé Faujas gagne largement. Le triomphe de l’abbé Faujas est complet, mais Marthe commence réellement à le gêner. Marthe est réellement tombée amoureuse de lui. Voyant qu’il n’acceptera jamais une liaison, elle part sur un coup de tête, rendre visite à François dans la maison d’aliénés.

La fin du roman est assez terrible. Marthe va mourir d’une maladie pulmonaire pendant que François s’échappe et va incendier sa maison. Il mourra dans l’incendie ainsi que l’abbé Faujas.

Vous trouverez mes impressions dans un second post.

vendredi 14 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Avis

Ce qui m’a frappé dans Le Ventre de Paris, ce sont les (nombreuses) descriptions de légumes, de fruits, de viandes. Elles sont même un peu longues parfois. Mais elles peuvent nous donner des indications sur ce que mangeaient les gens à cette époque. Je n’ai pas remarqué énormément de différence avec ce que l’on mange aujourd’hui. Les légumes sont les mêmes « Et le vernis mordoré d’un panier d’oignons, le rouge saignant d’un tas de tomates, l’effacement jaunâtre d’un lot de concombres, le violet sombre d’une grappe d’aubergines […] » (chapitre 1). Chez le boucher (chapitre 1) ainsi qu’au pavillon de la marée, (chapitre 3) on retrouve les mêmes produits que ce que l’on trouve aujourd’hui. Il n’y a que chez le charcutier que quelques plats sont différents : du veau piqué, de la hure aux pistaches… La description du roman que j’ai préféré, celle qui donne presque la nausée en lisant, c’est celle des fromages (chapitre 5). Zola parle mêmes des odeurs, de la chaleur de l’après-midi ainsi que des mouches mortes ! « Alors, commençaient les puanteurs : les mont-d’or, jaune clair, puant une odeur douceâtre ; les troyes, très-épais, meurtris sur les bords, d’âpreté déjà plus forte, ajoutant une fétidité de cave humide ; les camemberts, d’un fumet de gibier trop faisandé […] ».

Une chose qui m’a amusée, c’est l’allusion à La Curée, le roman précédant dans la série. Lisa Macquart parle de son cousin Saccard (un Rougon) qui fait fortune grâce à la spéculation. « J’ai un cousin à Paris… Je ne le vois pas, les deux familles sont brouillées. […] Je l’ai aperçu, l’autre jour, en voiture ; il était tout jaune, il avait l’air joliment sournois. Un homme qui gagne de l’argent n’a pas une mine de cette couleur-là. » (chapitre 2) La rivalité entre les Rougon et les Macquart, qui marque tout les Rougon-Macquart est bien décrite ici.

Il y a aussi un parallèle à faire entre Le Ventre de Paris et La Fortune des Rougon. Il s’agit de la description de Lisa Macquart et les traits de caractères qu’elle tient de son père. Ainsi Zola écrit : « Macquart parlait haut en elle ; elle n’était qu’une Macquart rangée, raisonnable, logique avec ses besoins de bien-être » (chapitre 2). Alors que dans La Fortune des Rougon, on trouve un passage ayant la même signification « Macquart avait mis en elle un besoin de bien-être très arrêté. » (chapitre 4) On est rassuré, il s’agit bien de la même personne !

Parmi les révolutionnaires que côtoie Florent, certains ont des idées, qui, je pense, étaient particulièrement avant-gardiste pour l’époque. En particulier, sur la condition des femmes. « La femme, […] est l’égale de l’homme ; et, à ce titre, elle ne doit pas le gêner dans la vie. Le mariage est une association… Tout par moitié. »

Au chapitre 4, Florent et Claude Lantier partent le dimanche se mettre au vert. Ils vont à la campagne à Nanterre, chez une maraîchère qui a son potager là-bas, et qu’ils croisent régulièrement près des Halles. La description de sa maison et de son potager est très bucolique. « Des haies vives le séparaient d’autres pièces de terre […] Une grande paix venait de cette campagne qu’on ne voyait pas. » A l’époque, Nanterre se situait donc en pleine campagne, et on y allait pour se ressourcer. Et dire que maintenant, c’est là que se situe le quartier d’affaire de la Défense !

Vous trouverez mon résumé ici.

dimanche 9 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Chronologie

Le schéma ci-dessus montre le temps dans le récit au fil des pages. Le premier chapitre se passe sur la même journée. Il est suivi par deux retours en arrière, pour expliquer l’histoire de Florent et Quenu. Florent accepte ensuite un poste d’inspecteur à la marée, il connaît des débuts difficiles. Puis plusieurs mois passent. Dans la deuxième moitié du roman, les actions sont assez rapprochées dans le temps.

Vous trouverez mon résumé ici et mon avis ici.

jeudi 6 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Résumé

Autrefois, l’équivalent du Marché d’Intérêt National de Rungis était situé en plein Paris, dans le quartier des Halles. C’est cette ambiance qui est décrite dans Le Ventre de Paris. Zola y décrit le travail des poissonniers, des bouchers, des charcutiers, des primeurs, des fleuristes. Tout un monde de commençants, qui travaillent dans cette grande fourmilière.

Le roman s’ouvre une nuit, au milieu des voitures de maraîchers qui se rendent à Paris. Florent, un républicain qui a été capturé suite au coup d’Etat et qui a ensuite été envoyé au bagne, s’est échappé et revient. Il va faire retrouver son frère un charcutier des Halles. Il sera même hébergée par lui et par sa femme Lisa Macquart.

Florent, au départ, ne voulais pas travailler. Il n’a pas les mêmes idées politiques que le pouvoir en place et donc il ne veut pas se fatiguer pour l’Empire. « Je me suis juré de ne rien accepter de l’Empire. » (chapitre 2). Ses idées sont diamétralement opposées à celles de Lisa qui pense que tout le monde doit travailler pour gagner son pain. « Et puis, l’empereur, n’est pas un méchant homme, mon cher. » Lisa va donc insister et Florent va finir par accepter, à contrecœur, un poste d’inspecteur à la marée.

Huit mois se passent ainsi. Zola nous décrit les rivalités entre les marchands des Halles, le café où Florent et d’autres républicains se retrouvent le soir, les orphelins des Halles... Peu à peu, les idées républicaines et même révolutionnaires de Florent commence à être connues. Lisa s’inquiète donc pour la réputation de son commerce. Un jour, elle va se demander si elle a le droit, moralement, d’aller fouiller dans sa chambre pour en avoir le cœur net. Un prête lui dira « qu’une âme juste avait le droit, le devoir même d’empêcher le mal, quitte à employer les moyens nécessaires au triomphe du bien. » (chapitre 5). Elle va donc, sans scrupule, aller regarder. Elle va trouver des plans assez détaillées de préparation d’une révolution. Lisa va voir le danger que cela représente pour son commerce : « elle vit ces hommes, […] voler les saucisses et les andouilles de l’étalage. ». Finalement, elle se décide à aller à la préfecture pour dénoncer Florent. Là, elle se rend compte qu’il est en fait connu des service de police depuis son débarquement au Havre. Il était filé, et tout le monde l’avait déjà dénoncé : les commères du quartier, des employés de Lisa… Quelques jours après, Florent sera arrêté par les gendarmes et de nouveau déporté à Cayenne.

Si vous voulez revivre l'ambiance d'un énorme marché alimentaire et suivre une intrigue politique, lisez Le Ventre de Paris. Vous pouvez retrouver mon avis ici.