dimanche 19 février 2012

Nana - Chronologie

Vu que Nana est née le 30 avril 1851 et que le roman commence en 1867 (l’exposition universelle sert de repère), Nana est sensée avoir seize ans. Or le personnage de Nana est très mature au début du roman. Elle devrait plutôt avoir 18 ans au début du roman, d’autant qu’elle a eu le temps d’avoir un enfant : Louison.

L’explication est que Zola avait écrit le plan des Rougon-Macquart avant la fin du Second Empire. Or, cette fin (en 1870) a été brutale et imprévisible. Et Zola n’a pas voulu faire continuer l'histoire après la chute du régime.

Dans Nana, les cinq premiers chapitres correspondent à cinq journées ou soirées. On a du coup, un début « en escalier ».

Retrouvez mon résumé ici et mon avis ici.

lundi 13 février 2012

Nana - Résumé

Le livre s’ouvre sur les débuts de Nana dans une pièce de théâtre dont c’est la première représentation. Ce sera un triomphe pour Nana, bien que ses talents de chanteuse et de danseuse soient assez limités.

Le lendemain de ce spectacle, beaucoup d’admirateurs se pressent chez Nana. Mais Nana ne fait pas d’effort pour les recevoir. De plus, elle a besoin d’argent. Une entremetteuse, la Tricon, va la mettre en relation avec un client : Elle va donc sortir pour se prostituer. Au cours de cette journée, le comte de Muffat, qui soupire secrètement pour elle, passera lui rendre visite.

Pendant les mois qui suivent, au cours des différents repas et soirées, les couples se font et se défont. Nana va notamment réussir à séduire Steiner, un banquier prussien très riche, un homme qui est prêt à dépenser beaucoup d’argent pour ses maîtresses. De son côté, la comtesse Sabine, la femme du comte de Muffat, ne laisse les hommes insensibles.

Puis Steiner achète une maison de campagne à Nana. Sur un coup de tête, elle quitte son rôle dans la pièce de théâtre qu’elle jouait pour venir passer quelques jours dans sa maison. Au début du séjour, elle voit clandestinement un de ses amants de cœurs, Georges, dont les parents ont aussi une maison dans les environs. Elle était presque résolue à passer une petite vie tranquille et reculée. C’est alors qu’arrivent des amis de Paris, porteurs de nouvelles. La vie à Paris continue, sans elle : une autre actrice a repris son rôle, ses rivales sont ravies qu’elle soit partie, ses anciens amants ont d’autres maîtresses.... Finalement, tout cela fera regretter à Nana d’être partie. Elle va donc décider de coucher avec le comte Muffat qui, lui aussi, passait quelques jours dans une propriété voisine. Et puis elle rentrera à Paris.

Quelques temps plus tard, Nana décide d’emménager avec un autre acteur : Fontan. Ils sont très amoureux au début. Mais Fontan se lasse très vite de Nana. Il commence à la frapper au bout de trois semaines. Très vite, ils auront mangés toutes leurs économies et Nana va recommencer à se prostituer pour que le ménage garde le même train de vie. C’est là qu’elle retrouve son amie d’enfance : Satin, elle aussi prostituée. Puis, Fontan délaisse de plus en plus Nana et finalement la met à la porte. Nana va donc retrouver Satin, mais quelques temps plus tard, Satin est capturée par la police et mise en prison.

A ce moment-là du roman, Nana n’a donc plus rien. Mais elle sait, par des amis qu’elle croise, que le comte Muffat serait encore prêt à la « reprendre ». Par nécessité plutôt que par affection ou amour, elle va donc redevenir sa maîtresse. Il va l’installer dans un hôtel particulier. Elle y aura du personnel, des écuries et des voitures. Elle aura plusieurs amants, bien que Muffat lui avait fait promettre l’exclusivité. Elle couche également avec son amie d’enfance, Satin, qui a été libérée. Ce train de vie va continuer relativement longtemps. Plusieurs de ses amants se ruineront pour elle. L’un d’entre eux ira jusqu’à se suicider, un autre ira en prison parce qu’il a volé pour lui apporter de l’argent. Finalement, Nana partira à l’étranger sur un coup de tête. Lorsqu’elle rentrera à Paris, elle contractera la petite vérole et elle en mourra.

Mon avis va suivre.

jeudi 2 février 2012

Une Page d'Amour - Avis

Une Page d’Amour est une sorte de pause entre L’Assommoir et Nana, deux romans dont l’un est presque la suite de l’autre. Il traite de l’Amour : l’Amour entre les hommes et les femmes, mais aussi l’Amour filial entre une fille et sa mère.

Le tout début du roman décrit un maison calme, la nuit. Mais quelques lignes plus bas, l’action devient assez brutale. Hélène qui somnolait au chevet de sa fille Jeanne, est réveillée en sursaut par une de ses crises. Elle panique, elle pense que sa fille va mourir, elle sort dehors dans le froid pour chercher un médecin. Le passage brusque du calme a la tempête m’a surpris. Il est très impressionnant et lance le roman.

Un moment assez marquant dans le roman est celui où l’abbé Jouve conseille à Hélène de se remarier avec son frère M Rambaud. Au début, l’atmosphère du dîner est assez lourde, on sent que quelque chose va se produire. Puis, l’abbé Jouve prend Hélène à part pour lui faire part de son idée. Hélène ne s’y attendait pas du tout. Et puis, elle commence doucement à tomber amoureuse du docteur Deberle, donc cette proposition la prend totalement de court. Elle refuse nettement. « Non, non, je ne veux pas… Que me conseillez-vous là, mon ami !… Jamais, entendez-vous, jamais ! Tout son cœur se soulevait, elle était effrayée elle-même de la violence de son refus. » (deuxième partie)

Quelques pages plus loin, ce sera le docteur Deberle qui fera sa déclaration à Hélène. « - Je vous aime ! Oh ! je vous aime ! répéta Henri. […] Henri l’avait suivie. Il osa lui prendre les poignets, au risque d’un scandale, avec un visage si bouleversé par la passion, qu’elle en tremblait. » Hélène, boulversée, ne pourra plus désormais ignorer cet amour. J’ai trouvé cette déclaration du docteur Deberle très « vieille école », ça m’a même fait pensé à une amourette entre deux collégiens. Mais peut-être était-ce réellement les codes de cette époque ? Ou bien Zola a romancé ce passage ?

Les circonstances qui font qu’Hélène va avouer son amour sont touchantes. Jeanne a fait une grave crise et sa vie est vraiment en danger. Le docteur et Hélène passent beaucoup de temps ensemble auprès de Jeanne. Cela les rapproche considérablement. « Pourtant, à chaque minute, leurs cœurs se fondaient davantage l’un dans l’autre. Ils ne vivaient plus que de la même pensée. » (troisième partie).

J’ai trouvée la journée du double rendez vous entre Malignon et Mme Deberle d’une part et entre Hélène et le docteur d’autre part assez peu crédible. C’est très romancé, très rocambolesque, on dirait un vaudeville. Je n’avais pas l’impression de lire un roman de Zola.

Retrouvez mon résumé ici. Et donnez-moi votre avis dans les commentaires.