samedi 3 mars 2012

Nana - Avis

Le roman Nana est consacré à Anna Coupeau, la fille de Gervaise Macquart et de Coupeau dont on assiste à la naissance, dans l’Assommoir.

J’ai particulièrement apprécié le chapitre 2 et le contraste qu’il y a par rapport au chapitre 1, dans lequel Nana est une star inaccessible. Au début du roman, elle est sur scène et on ne la voit qu’à travers les gens qui se trouvent dans le public. Au contraire, dans le chapitre 2, on se réveille avec elle, on la voit se laver, s’habiller, on est beaucoup plus proche d’elle. Du coup, le lecteur a l’impression de pénétrer dans l’intimité d’une vedette.

Un thème revient aussi beaucoup à l’intérieur du roman : le thème de la pourriture issue du bas-peuple qui réussi à venger sa condition en allant corrompre les plus hautes sphères de la société. Cette pourriture, c’est Nana : elle a grandi des les quartiers ouvriers, ses parents étaient alcooliques. Elle est réussit à venger le peuple en ruinant plusieurs de ses riches amants et en faisant perdre la tête aux autres. Zola en parle notamment dans l’article écrit par Fauchery, intitulé La Mouche d’Or : « Elle avait poussé dans un faubourg, sur le pavé parisien ; et, grande, belle, de chair superbe ainsi qu’une plante de plein fumier, elle vengeait les gueux et les abandonnés dont elle était le produit. Avec elle, la pourriture qu’on laissait fermenter dans le peuple remontait et pourrissait l’aristocratie. » (chapitre 7). Et le thème est de nouveau abordé à la fin du roman : « Son œuvre de ruine et de mort était faite, la mouche envolée de l’ordure des faubourgs, apportant le ferment des pourritures sociales, avait empoisonné ces hommes, rien qu’à se poser sur eux. C’était bien, c’était juste, elle avait vengé son monde, les gueux et les abandonnés. » (chapitre 13)

Une chose qui m’a frappée, aussi, c’est le fait que les deux mondes différents, celui des prostituées et celui des gens aisés, se côtoient, se connaissent et ont finalement les mêmes vices. La comtesse Sabine, femme de haut rang dans la société, a elle-même un amant. Et tous les hommes du roman (Muffat, Vandeuvres, Steiner, La Faloise) dépensent beaucoup d’argent chez les prostituées. Pourtant les deux mondes font mine de s’ignorer quand ils se croisent, comme dans la scène du pont : « Les voitures avaient passé au milieu de ce malaise de gens qui se connaissaient et qui ne se saluaient pas. Cette rencontre délicate, si rapide, semblait s’être éternisée. » (chapitre 6)

J’ai eu aussi, beaucoup de peine pour le personnage de Georges. Le pauvre homme a l’air d’être sincèrement amoureux de Nana. D’ailleurs, il est l’un des amants que Nana préfère (avec Daguenet) comme elle le dit elle-même. Quand Nana est à la campagne, il est prêt à aller la voir en marchant longuement sous la pluie. C’est avec lui que Nana hésite à se retirer et à arrêter sa vie de courtisane. Mais c’est d’un amour impossible dont il s’agit. Le destin de Nana est bien au milieu de tous ses hommes. Et la famille de Georges, en particulier sa mère, est opposé à cette relation. Lors de la scène du pont, au chapitre 6, Georges a très peur que sa mère le reconnaisse. Un peu plus tard, à Paris, Georges va continuer de fréquenter Nana, mais finalement, la tristesse l’emportera. Il se suicidera devant la porte de sa chambre.

Lisez Nana ! Vous trouverez aussi mon résumé ici.

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