vendredi 14 octobre 2011

Le Ventre de Paris - Avis

Ce qui m’a frappé dans Le Ventre de Paris, ce sont les (nombreuses) descriptions de légumes, de fruits, de viandes. Elles sont même un peu longues parfois. Mais elles peuvent nous donner des indications sur ce que mangeaient les gens à cette époque. Je n’ai pas remarqué énormément de différence avec ce que l’on mange aujourd’hui. Les légumes sont les mêmes « Et le vernis mordoré d’un panier d’oignons, le rouge saignant d’un tas de tomates, l’effacement jaunâtre d’un lot de concombres, le violet sombre d’une grappe d’aubergines […] » (chapitre 1). Chez le boucher (chapitre 1) ainsi qu’au pavillon de la marée, (chapitre 3) on retrouve les mêmes produits que ce que l’on trouve aujourd’hui. Il n’y a que chez le charcutier que quelques plats sont différents : du veau piqué, de la hure aux pistaches… La description du roman que j’ai préféré, celle qui donne presque la nausée en lisant, c’est celle des fromages (chapitre 5). Zola parle mêmes des odeurs, de la chaleur de l’après-midi ainsi que des mouches mortes ! « Alors, commençaient les puanteurs : les mont-d’or, jaune clair, puant une odeur douceâtre ; les troyes, très-épais, meurtris sur les bords, d’âpreté déjà plus forte, ajoutant une fétidité de cave humide ; les camemberts, d’un fumet de gibier trop faisandé […] ».

Une chose qui m’a amusée, c’est l’allusion à La Curée, le roman précédant dans la série. Lisa Macquart parle de son cousin Saccard (un Rougon) qui fait fortune grâce à la spéculation. « J’ai un cousin à Paris… Je ne le vois pas, les deux familles sont brouillées. […] Je l’ai aperçu, l’autre jour, en voiture ; il était tout jaune, il avait l’air joliment sournois. Un homme qui gagne de l’argent n’a pas une mine de cette couleur-là. » (chapitre 2) La rivalité entre les Rougon et les Macquart, qui marque tout les Rougon-Macquart est bien décrite ici.

Il y a aussi un parallèle à faire entre Le Ventre de Paris et La Fortune des Rougon. Il s’agit de la description de Lisa Macquart et les traits de caractères qu’elle tient de son père. Ainsi Zola écrit : « Macquart parlait haut en elle ; elle n’était qu’une Macquart rangée, raisonnable, logique avec ses besoins de bien-être » (chapitre 2). Alors que dans La Fortune des Rougon, on trouve un passage ayant la même signification « Macquart avait mis en elle un besoin de bien-être très arrêté. » (chapitre 4) On est rassuré, il s’agit bien de la même personne !

Parmi les révolutionnaires que côtoie Florent, certains ont des idées, qui, je pense, étaient particulièrement avant-gardiste pour l’époque. En particulier, sur la condition des femmes. « La femme, […] est l’égale de l’homme ; et, à ce titre, elle ne doit pas le gêner dans la vie. Le mariage est une association… Tout par moitié. »

Au chapitre 4, Florent et Claude Lantier partent le dimanche se mettre au vert. Ils vont à la campagne à Nanterre, chez une maraîchère qui a son potager là-bas, et qu’ils croisent régulièrement près des Halles. La description de sa maison et de son potager est très bucolique. « Des haies vives le séparaient d’autres pièces de terre […] Une grande paix venait de cette campagne qu’on ne voyait pas. » A l’époque, Nanterre se situait donc en pleine campagne, et on y allait pour se ressourcer. Et dire que maintenant, c’est là que se situe le quartier d’affaire de la Défense !

Vous trouverez mon résumé ici.

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