Sur La Fortune des Rougon (voir le résumé ici), une des premières choses qui m’a interpellée, c’est l’opposition entre les enfants d’Adélaïde Fouque. D’un côté, il y a le fils légitime, celui qu’elle a eu lorsqu’elle était mariée : Pierre Rougon. Et de l’autre, il y a les enfants qu’elle a eu ensuite, quand elle était veuve, sans se remarier : Antoine et Ursule Macquart. Les caractères des trois enfants sont très différents. Chez les Macquart et notamment chez Antoine, on retrouve l’oisiveté, et beaucoup d’autres défauts : « amour du vagabondage, […] tendance à l’ivrognerie, […] emportements de brutes » (chapitre 2). Pierre Rougon, lui, paraît plus posé, plus équilibré. Zola écrit : « En face des deux bâtards, Pierre semblait un étranger, il différait d’eux profondément… ». On pourrait penser (et je l’ai cru au début), que c’est le côté légitime de Pierre qui fait qu’il a moins de vices de son bâtard de demi-frère. Mais si on regarde dans le détail, il n’en est rien. Pierre Rougon a aussi des vices : il est très calculateur, très manipulateur et prêt à tout pour réussir. Et rien n’indique que les défauts des Macquart proviennent de leurs illégitimités. L’opposition entre Pierre Rougon et Antoine Macqart est le fondement de la série Les Rougon-Macquart.
Dans un autre registre, la description de la rencontre entre Miette et Silvère est aussi très touchante. Elle nous renvoie à nos amours d’adolescents. Tous les stratagèmes qu’ils mettent au point pour se voir en cachette de leur parents ! Leur innocence à tous les deux apparaît clairement, et ceci en fait des personnages très attachants.
Dans la scène finale, celle de la mort de Silvère, le cynisme est poussé à son comble car Silvère est enchaîné à un autre malheureux et le gendarme Rengade décide de les emmener tous les deux pour les abattre. De plus, la scène se déroule simultanément avec la scène de fête chez les Rougon. Pierre Rougon a sauvé Plassans, il va être décoré. Zola a très bien rendu la simultanéité des deux scènes. Une scène bien émouvante…
"Elle nous renvoie à nos amours d’adolescents. Tous les stratagèmes qu’ils mettent au point pour se voir en cachette de leur parents !"
RépondreSupprimer--> ah! on va enfin tout savoir!
pas super le comentaire
SupprimerLe point de départ de l'immense saga d'Emile Zola.
RépondreSupprimerMe laisse un souvenir incroyable.